Vers la Chronologie

Macey

Son église Saint-Sulpice

Situation de Macey

Macey, dont les limites sont, au nord un ligne droite tirée dans une lande, à l’ouest une ligne très-brisées, naturelle et arbitraire, à l’est le ruisseau de Demanche avec une ligne idéale. Macey est un sol généralement plat et humide, aussi porte-t-il quelquefois le nom de Macey-les-Étangs, comme la commune contiguë s’appelle Villers-le-Pré. D’autres noms sont dus à la même nature du sol, Noyant, la Ferme-des-Prés, des terrains cités dans le Terrier du Mont, le Pré-des-Noes, le Clos-de-la-Moire, le Bouillon.

On remarque encore dans ce livre de fermages le fief au Potier, le fief au Boucher, le manoir au Lair, la Vigne-Minier. Toutefois, une partie de Macey est sur le point culminant du fait qui sépare les bassins du Couesnon et de la Sélune, et c’est là que s’élève et s’arrondit cette coupole de verdure que l’on voit de presque tous les points de l’Avranchin, que le navigateur salue à l’horizon, que le Breton signale comme le point qu’il aperçoit le premier ou le dernier de la Normandie, la Foutelaie de Macey.

Quand on approche l’église, on remarque un cimetière sur une espèce de motte, une jolie croix historiée du XVIe siècle, une charpente à cloche, comme à Curey, une tour carrée, coiffée d’un dôme, de ce type moscovite, dont Saint-Gervais d’Avranches semble être le patron, et qui domine dans le canton de Pontorson et de Saint-James, une nef et un chœur du siècle dernier. Rien ne captivait l’intérêt, n’était la grande fenêtre de l’orient. C’est un joli spécimen du flamboyant : c’est une baie divisée par deux meneaux en trois lances trifoliées, dont le tympan est rempli par une tracerie contournée. Elle encadre encore des vitraux qui représentent Jésus pasteur, Jésus crucifié, Jésus ressuscitant, avec un Paradis où volent deux anges, d’un coloris pâle et transparent, et au-dessous duquel sont des astres. Cette belle fenêtre est comme un pan de pampre sur des haillons, car l’intérieur est pauvre. La cure de Saint-Sulpice-de-Macey appartenait aux religieux du Mont-Saint-Michel, à cause du franc-fief de Noyant qu’ils achetèrent en 1404. D’après le Livre des Constitutions, cette église était taxée à 32 liv. 10s. En 1648 et en 1698, elle valait 300 liv. et il y avait un vicaire.

Les seigneurs de Macey ne nous sont pas connus dans leur série complète : nous en citerons quelques-uns. Un seigneur de la Conquête, Hugo Maci, ou un de ses ancêtres, dénomma probablement cette paroisse, qui signifie habitation de Maci, Maceium, d’après l’analogie générale et des noms des localités circonvoisines. Cette localité fut donnée au Mont dans l’acte célèbre de G. Longue-Épée (917), selon les termes de notre épigraphe. Alueredus de Macei souscrivit à la charte de Huisnes dans le XIIe siècle. Au XIVe siècle, Hamon et Rualem, seigneurs de Macey, devaient au Mont, pour le fief de Noyant, une partie de chevalier. Au commencement du XVe siècle, le Mont devint le patron de l’église. À la fin de ce siècle, le seigneur était Jean Le Roy, chambellon de Louis XI, qui l’a nommé, en 1487, vicomte d’Avranches ; la famille des Le Roy avait encore la seigneurie dans le XVIe siècle.

En 1617, René Le Roy, fils du seigneur de Macey, fut tué d’un coup d’épée, près de Pontorson, par ce Jean Guiton, le petit Jehannot, que nous verrons entre les genoux du prince de Condé, à Argouges, capitaine des nefs rochelloises, dont la vie fut très-aventureuse. C’était une vendetta de famille, parce que Don Jean Le Roy, jacobin, avait tué, en 1589, le commandeur de Constance, allié de la famille Guiton. En 1698, Henri et Gabriel Le Roy, et J. David, étaient les nobles de cette paroisse. Dans la fin du siècle dernier, le château et la terre de Macey passèrent dans la famille de Bréménil, par le M. Tesnière de Bréménil, qui administra comme maire d’Avranches dans la Révolution, et qui a laissé d’honorables souvenirs comme magistrat, et comme homme d’esprit et de goût. Noyant était un des plus beaux fiefs du Mont. Il fut acquis des seigneurs par un des plus illustres abbés, Pierre Le Roy, en 1404, ce qu’on lit dans le Gesta Petri Regis : « Et fuit acquisitum feodum de Noyant. ». M. Stapleton a marqué ce lieu, sous le nom de Noant, dans sa carte de Normannia sub regibus Angliae. Il y a encore le Manoir, dont quelques parties ne manquent pas de caractère archéologique et monumental.